Arverne Group sous les projecteurs : retour sur la publication semestrielle de juillet 2025
Arverne Group se retrouve sous une intense surveillance à l’approche de la publication officielle de ses résultats semestriels attendus le 24 septembre 2025. Néanmoins, dès juillet, le marché a déjà commencé à sanctionner le titre suite aux annonces préliminaires laissant présager une perte accentuée et des perspectives dégradées pour la seconde partie de l’année. D’après les chiffres révélés sur Boursorama, le chiffre d’affaires d’Arverne pour le premier semestre 2025 stagne, avec une dynamique en net ralentissement par rapport à 2024. Les attentes du secteur restent élevées en matière d’innovation dans la géothermie et l’énergie renouvelable, mais la réalité économique et la montée des coûts pèsent sur la rentabilité du groupe.
La réaction du marché ne s’est pas fait attendre : plusieurs séances de repli du titre, accompagnées d’un volume de vente accru, ont souligné la défiance des investisseurs particuliers. Le communiqué du management fait état de prévisions ajustées à la baisse, principalement en raison du retard dans le déploiement de certains projets et de marges sous pression. Ainsi, l’exemple d’Arverne souligne la nécessité d’une vigilance accrue sur investissements en bourse sur les valeurs vertes hors CAC40, notamment pour celles éligibles au PEA et au CTO.
Pour replacer cette actualité dans son ensemble, il est utile de garder un œil sur des dossiers similaires, comme l’IPO récente de SEMCO Technologies (plus de détails ici) qui soulève d’autres interrogations sur la valorisation du secteur vert en France.
Pourquoi les small/mid caps vertes françaises sont-elles si volatiles et surveillées en 2025 ?
Le segment des small et mid caps vertes françaises suscite, en 2025, une volatilité rarement observée en Bourse de Paris, notamment sur Euronext Growth. Cette fragilité découle d’un croisement de facteurs macro et sectoriels: la pression des investisseurs pour des performances rapides, l’incertitude politique autour des subventions à la transition énergétique, et l’intense concurrence technologique sont autant d’éléments qui alimentent les oscillations boursières.
À l’échelle d’Euronext Growth, l’indice des valeurs de croissance a reculé de –10,4% en 2024, alors que le CAC Mid & Small était en retrait de –5,9% et le CAC 40 de –2,2% (source). Cette sous-performance chronique, malgré la popularité médiatique des thèmes « hydrogène », « stockage » ou « énergies renouvelables », illustre la prudence croissante vis-à-vis des petits acteurs non rentables ou ultra-endettés.
La réglementation européenne et les placements financiers orientés ESG poussent pourtant les sociétés françaises à accélérer leur mutation. Mais le déséquilibre entre attentes (innovation, hypercroissance, soutiens étatiques massifs) et réalité terrain (dépendance aux aides, difficultés d’industrialisation) génèrent des cracks soudains en Bourse, comme pour McPhy ou Voltalia. Les investisseurs débutants, séduits par le potentiel de la « transition verte », découvrent ainsi la réalité d’un segment aussi porteur que risqué.
Les stratégies industrielles, le climat électoral, et la pression des résultats trimestriels continueront d’alimenter une forte vigilance sur cette classe d’actifs en 2025, rendant essentiel l’arbitrage raisonné des portefeuilles PEA/CTO.
Les 7 signaux d’alerte à scruter avant d’investir (ou de renforcer) sur une valeur verte hors CAC40
- Volatilité excessive du cours : Les titres comme McPhy ou Voltalia enregistrent des variations de 10 à 25 % en quelques semaines, souvent sans annonce majeure. Cette nervosité reflète les anticipations et la structure flottante du capital.
- Niveau d’endettement élevé : Chez Arverne Group ou GreenYellow, la dette rapportée aux fonds propres atteint parfois des niveaux critiques, rendant l’entreprise très dépendante du coût du financement et de sa capacité à lever des fonds.
- Prévisions de trésorerie ambiguës : Plusieurs acteurs hors CAC40, comme Albioma (avant son retrait de la cote), ont fait l’objet d’alertes sur leur cash-flow, un point à vérifier impérativement dans chaque communiqué et document de référence.
- Dépendance aux subventions : Un business model fragile, exposé aux décisions politiques (fin des crédits d’impôt, réductions des tarifs garantis), accroît les risques de déception. Ce fut le cas pour certaines « cleantech » récemment sanctionnées.
- Risque de dilution : Levées de fonds récurrentes via émissions de nouvelles actions chez des sociétés comme McPhy ou HDF Energy: chaque opération dilue l’actionnaire historique.
- Communication financière opaque : Retards sur la publication de résultats, prévisions supprimées ou annonces imprécises indiquent une gouvernance perfectible, source d’incertitude accrue.
- Signaux de gouvernance : Changement inopiné d’équipe dirigeante, absence de comité indépendant, rémunérations mal alignées sur la performance, autant d’alertes à repérer avant d’investir en bourse.
Pour approfondir, l’étude de cas d’Albioma ou GreenYellow se révèle instructive, tout comme l’analyse sectorielle proposée dans notre dossier sur les stratégies hors CAC40 : consultez notre analyse détaillée.
Quelles alternatives pour rester exposé à la transition énergétique sans prendre de risques excessifs ?
Pour les investisseurs souhaitant rester exposés à la transition énergétique tout en limitant les risques des placements financiers ultra-volatils, plusieurs solutions existent :
- ETF sectoriels éligibles PEA/CTO: Les ETF offrent une diversification précieuse. Quelques références en 2025:
- Amundi MSCI New Energy ESG Filtered PEA (FR001400AEV2)
- Amundi CAC 40 ESG UCITS ETF (FR001400IXB7, exposé aux majors de la transition sur le CAC40)
- Lyxor PEA Eau (FR0010527275) ou Lyxor New Energy (FR0010345371)
- Leaders établis du CAC40: Exemples français incontournables pour une stratégie investir en bourse débutant plus prudente :
- TotalEnergies
- Schneider Electric
- Air Liquide
- Diversification géographique: Ouvrir son univers d’investissement au-delà de la France via les ETF Europe (Amundi MSCI Europe ESG Leaders) ou mondiaux (iShares Global Clean Energy Transition).
- Suivi des nouveaux ETF obligataires: Voir notre guide dédié à la vague ETF sur les ETF obligataires France-Europe pour gérer son risque global.
La clé reste l’équilibrage des lignes et la réduction de l’exposition à une seule société fragile, surtout hors CAC40.
Retrouvez nos analyses multi-classes dans ce dossier stratégie été 2025.
Pièges et erreurs courantes chez les investisseurs particuliers sur ce segment en 2025
- Céder à la hype boursière : Trop d’investisseurs se laissent emporter par l’actualité ou les « success stories » de la presse, surestimant la pérennité d’un rally sur des titres à plus de 50% de rendement sur quelques semaines.
- Effet « valorisation verte » post IPO : À l’exemple des récentes cotations comme SEMCO, la prime initiale accordée à certaines valeurs s’est dissipée, piégeant les acheteurs du premier jour qui oublient que la visibilité, le carnet de commandes ou la profitabilité restent clés.
- Sous-estimer le risque de dilution ou la concurrence: Beaucoup d’entreprises du secteur recourent régulièrement à des levées de fonds. Le risque dilution est donc latent pour les investisseurs en bourse non attentifs.
- Manque de discipline dans les arbitrages: L’émotion l’emporte souvent devant les replis ou les hausses soudaines. Acheter trop tôt après une chute ou refuser de couper une perte qui s’enlise représente des erreurs fréquentes, surtout chez les nouveaux venus sur Euronext Growth.
- Absence de diversification: Miser intégralement sur une valeur verte, aussi médiatisée soit-elle, expose à de violentes pertes et empêche de profiter des rebonds du secteur par ailleurs (ETF, fonds, leaders CAC40…)
Nos conseils pratiques sont détaillés dans notre guide pour débuter sur les investissements en bourse et dans l’analyse post-IPO de SEMCO (lire l’article).
Conclusion : Faut-il se détourner du segment ou rester attentif ? Conseils pratiques pour l’été 2025
Bilan 2025: si le segment des valeurs vertes hors CAC40 fait rêver, il demeure réservé aux profils capables d’une analyse avancée et d’une gestion fine du risque. Au cœur des placements financiers estivaux, les critères suivants doivent guider l’arbitrage:
- Vérifier la volatilité et la liquidité du titre ciblé
- Surveiller les niveaux de dette, d’EBITDA, et de cash-flow
- Analyser la dépendance aux aides publiques et l’exposition à la dilution
- S’assurer d’une communication financière régulière et transparente
- Composer un portefeuille équilibré: leaders du CAC40 + ETF secteurs verts + quelques small caps sélectionnées
- Éviter les allers-retours impulsifs : discipline et gestion des stops sont essentielles
Pour approfondir vos arbitrages, consultez nos fiches pratiques sur comment investir en bourse et nos analyses récentes sur la préparation portefeuille PEA/CTO cet été (consulter l’analyse).
Ressources utiles: investir en bourse débutant, guides ETF, et listes d’actions vertes éligibles sur Euronext (voici des exemples ici).