Élections européennes 2025 : Faut-il adapter sa stratégie d’investissement en bourse ?

Élections européennes 2025 : Faut-il adapter sa stratégie d’investissement en bourse ?

Pourquoi les élections européennes influencent-elles la bourse ?

Les élections européennes représentent un événement politique majeur, et leur impact sur la bourse, notamment sur le CAC40 et Euronext, est bien documenté. Lors de ces périodes électorales, l’incertitude politique augmente, ce qui provoque souvent une volatilité accrue sur les marchés financiers.

Plusieurs facteurs alimentent cette nervosité :

  • Secteurs réglementés : Les entreprises de l’énergie, des télécoms ou du secteur bancaire, fortement dépendantes des décisions réglementaires européennes, voient leur valorisation réagir de manière sensible à l’annonce – ou à la crainte – de futurs changements de réglementation.
  • Fiscalité : Les débats européens sur la fiscalité des entreprises ou sur la taxe carbone peuvent entraîner des anticipations fiscales nouvelles, influant sur la rentabilité attendue des sociétés cotées.
  • Green Deal et politiques environnementales : La transition écologique est une priorité européenne. Des annonces concernant le renforcement du Green Deal, ou le durcissement des normes environnementales, peuvent faire grimper ou chuter les valorisations des secteurs concernés (énergies renouvelables, automobile, industrie lourde).

Historiquement, le CAC40 et les valeurs phares d’Euronext réagissent vivement tant aux résultats électoraux qu’aux sondages précédant l’élection, surtout lorsqu’ils sont susceptibles de faire évoluer le cadre politique ou fiscal en Europe. Selon BFM Bourse, les cycles électoraux s’accompagnent souvent d’augmentations momentanées de la volatilité, en particulier dans les secteurs exposés à la réglementation européenne.

Quels scénarios pour les marchés en mai-juin 2025 ?

À l’approche des élections européennes de 2025, trois grands scénarios politiques dominent les attentes :

  1. Montée des extrêmes : Un renforcement des partis populistes, eurosceptiques ou radicaux pourrait susciter de l’incertitude sur la stabilité et la cohésion de l’Union. Les secteurs bancaires, industriels et cycliques seraient alors les plus volatils, tandis que les valeurs défensives (santé, biens de consommation) pourraient jouer leur rôle de refuge.
  2. Avancée d’une coalition pro-européenne/écologiste : Cela ouvrirait la voie à des politiques ambitieuses sur la transition durable (Green Deal), impactant positivement les secteurs des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de la technologie verte. Les dividendes sur le CAC40 pourraient rester stables, surtout si la croissance continue.
  3. Parlement fragmenté : Une forte dispersion des voix et l’absence de majorité claire créeraient un climat d’attentisme. Les investissements dans les ETF européens, notamment sectoriels ou durables, pourraient augmenter pour bénéficier d’une diversification accrue et limiter le risque spécifique à chaque entreprise.

Les ETF les plus actifs sur ces thématiques incluent :

  • Lyxor CAC 40 (DR) UCITS ETF
  • Amundi MSCI Europe ESG Leaders UCITS ETF
  • iShares MSCI Europe SRI UCITS ETF
  • Lyxor Green Bond (DR) UCITS ETF

Selon Morningstar, les flux vers les ETF thématiques durables et sectoriels sont en forte augmentation avant chaque scrutin, traduisant le besoin de sécurité et de diversification des investisseurs.

Stratégies concrètes pour investisseurs particuliers sur PEA/CTO

En période d’incertitude électorale, il est naturel de se demander s’il faut ajuster ses investissements sur son PEA (Plan d’Épargne en Actions) ou son CTO (Compte-Titres Ordinaire). Voici quelques pistes concrètes :

  • Éviter les mouvements extrêmes : Il n’est généralement pas judicieux de liquider massivement ou d’acheter à plein lors des pics d’incertitude politique. Préférez un allégement tactique des secteurs vulnérables (banques, automobile), tout en renforçant progressivement les secteurs défensifs (santé, alimentation/distribution).

  • Actions directes vs ETF : Les ETF sectoriels ou ESG offrent une diversification bienvenue quand les risques politiques augmentent. Cela réduit l’exposition à une seule entreprise sensible à la réglementation.

  • PEA ou CTO ?

  • PEA : Privilégiez-le pour les actions et ETF éligibles européens, car la fiscalité avantageuse (exonération d’impôt sur les plus-values après 5 ans) contribue à amortir la volatilité de court terme.

  • CTO : La flexibilité est supérieure (accès aux marchés mondiaux et aux ETF non européens), mais la fiscalité est généralement moins favorable.

  • Gestion du cash et diversification : Conserver une poche de liquidités (5 à 15 %) permet de saisir les opportunités de marché post-élection. Ajoutez quelques ETF thématiques (climat, dividendes, luxe européen…) pour lisser la volatilité.

Pour aller plus loin, consultez les conseils pratiques de l’AMF et comparez régulièrement la fiscalité et l’éligibilité des ETF sur ZoneBourse.

Exemple concret : Comment adapter un portefeuille ETF face à l’incertitude politique

Prenons le cas d’un investisseur français disposant d’un portefeuille diversifié :

| Catégorie | Produit | Pondération avant élection | Conseil ajustement |
|—————————–|————————————|————————–|—————————-|
| Actions françaises | Lyxor CAC 40 (DR) UCITS ETF | 30 % | Réduire à 25 % (modérer cycliques) |
| ETF Europe durable | Amundi MSCI Europe ESG Leaders | 25 % | Renforcer à 30 % |
| ETF thématique Green Deal | Lyxor Green Bond ETF | 15 % | Équilibrer |
| ETF monde (hors Europe) | iShares Core MSCI World ETF | 20 % | Renforcer à 25 % |
| Liquidités/Cash | NA | 10 % | Maintenir voire augmenter |

Recommandations détaillées :

  • Modérer l’exposition aux cycliques français (industrie, finance) pour atténuer la volatilité anticipée.
  • Renforcer la diversification géographique via les ETF monde, surtout si l’incertitude européenne s’intensifie.
  • Miser davantage sur les ETF durables et Green Deal, pour capter l’éventuelle vague écologique post-élections.
  • Conserver des liquidités : une réserve pour profiter des replis de marché après le scrutin.

Ce type d’allocation permet de rester investi tout en limitant les risques liés à une forte tournure politique, et en profitant des thématiques de long terme portées par l’Europe.

Conclusion : Éviter les pièges de l’émotion, miser sur le temps long

Face aux soubresauts électoraux, il est tentant de céder à la panique ou au contraire de vouloir anticiper le marché. Pourtant, toutes les études montrent que le temps long reste le meilleur allié de l’investisseur en bourse (source : Fidelity).

Après les élections, il est crucial d’analyser à froid : les mesures mises en œuvre sont souvent plus progressives que ne le craignent ou n’espèrent les marchés le soir-même du vote. Il est préférable de réaliser des ajustements progressifs, et d’envisager un suivi du portefeuille dans les semaines suivant le scrutin pour profiter d’éventuelles opportunités générées par la volatilité post-électorale.

En synthèse : la diversification, la gestion raisonnable des risques, et la discipline sont les piliers d’une stratégie robuste, quelles que soient les dynamiques politiques du moment.