Introduction : Le boom des ETF « Profit Durable » à la rentrée 2025
La rentrée 2025 s’inscrit sous le signe de l’innovation en bourse : le 18 septembre, Euronext a accueilli ses premiers ETF « Profit Durable », une nouveauté majeure orchestrée par des acteurs de poids tels qu’Amundi et BNP Paribas Asset Management.
Ce lancement, très attendu par la communauté des investisseurs français et européens, propulse la finance responsable au cœur des stratégies d’investissement. Quelques-uns des premiers ETF listés incluent l’Amundi CAC 40 ESG UCITS ETF DR, le BNP Paribas Easy CAC 40 ESG, ainsi que l’Amundi PEA US Tech ESG UCITS ETF – sans oublier des variantes plus innovantes issues de la gamme « Alpha Enhanced » ou à gestion active portées par BNP Paribas dès septembre (source).
Mais ce qui anime réellement la curiosité, ce sont les nouvelles promesses : modèle de capitalisation, mécanique de redistribution ou « profit-sharing » au profit de fonds de transition écologique et sociale, et exclusions sectorielles plus strictes (armes, énergies fossiles…). Cette vague de produits, déjà saluée par la presse financière (liste MoneyController), rebat les cartes de la gestion d’investissements en bourse dans les enveloppes PEA et CTO.
Bouleversement passager ou révolution structurelle? Pour vous éclairer, cet article décrypte leur fonctionnement, les intérêts pour votre portefeuille, les risques à surveiller, et le positionnement de ces ETF face aux tendances durables de 2025.
Fonctionnement et promesses: capitalisation, exclusions sectorielles et partage de profit
Les ETF « Profit Durable » se distinguent avant tout par leur structure: ils adoptent un modèle de capitalisation, c’est-à-dire que les gains et les dividendes ne sont pas distribués mais réinvestis, optimisant ainsi la croissance du capital sur le long terme. Mais l’atout central de cette nouvelle vague réside dans l’association de trois innovations majeures:
- Exclusions sectorielles poussées: ces ETF bannissent de façon explicite toute participation aux entreprises liées à l’armement, aux énergies fossiles, au tabac, aux jeux d’argent ou aux industries jugées non compatibles avec la transition écologique. Cette politique, gérée selon des standards ESG stricts, va plus loin que la majorité des ETF classiques, qui se contentent souvent de quelques filtres.
- Partage de profits (profit-sharing): une fraction prédéterminée des bénéfices annuels réalisés par le fonds est reversée à des organismes ou fonds dédiés au financement de la transition écologique ou sociale. Par exemple, sur les nouveaux ETF Amundi et BNP Paribas, une partie des commissions de gestion peut alimenter un fonds de soutien environnemental certifié, selon les modalités détaillées dans le prospectus (voir lancement BNP Paribas).
- Gestion active, gestion passive et transparence: alors que de nombreux ETF profit durable s’inspirent des indices ESG (par exemple, le CAC 40 ESG ou le MSCI World ESG), de nouveaux entrants intègrent des briques de gestion active pour affiner la sélection d’entreprises éligibles. La transparence se veut maximale: tous les porteurs disposent d’un reporting extra-financier détaillé, une avancée bienvenue face aux critiques de greenwashing des années précédentes.
À la différence des ETF traditionnels, ces produits promettent donc aux particuliers d’investir en bourse avec impact sans sacrifier la performance.
Intérêt concret pour les portefeuilles PEA/CTO : fiscalité, rendement, diversification
L’arrivée des ETF « Profit Durable » sur Euronext change la donne aussi bien pour le PEA que pour le CTO, deux véhicules phares des investisseurs en actions françaises et européennes.
Fiscalité avantageuse
Pour les ETF capitalisants éligibles au PEA, comme l’Amundi CAC 40 ESG UCITS ETF DR, la non-distribution des dividendes permet de bénéficier du régime fiscal ultra-compétitif du PEA. Les plus-values réalisées ne sont soumises qu’aux prélèvements sociaux (en l’absence de retrait avant 5 ans), évitant ainsi l’impôt sur le revenu. Sur CTO, l’imposition reste abordable pour des investisseurs patients optant pour la capitalisation, surtout quand le rendement est réinvesti.
Rendement et diversification durable
Contrairement à certains ETF thématiques, cette nouvelle génération combine:
- Un univers diversifié (CAC 40 ESG, World ESG, US Tech ESG…)
- Un focus sur la stabilité financière à long terme via la sélection « best-in-class » ESG
- Un levier d’investissements en bourse socialement responsable, accessible aux débutants comme aux experts.
Dans une optique de composition de portefeuille, ces ETF permettent d’introduire une exposition à la croissance « verte » sans multiplier les lignes et en limitant le risque idiosyncratique. L’intégration du profit-sharing n’impacte pas significativement le rendement net (les commissions reversées restent marginales), mais donne une dimension supplémentaire à l’allocation responsable.
Pour aller plus loin sur la sélection des ETF éligibles PEA-CTO maximisant rendement et dividendes, consultez notre analyse dédiée: choisir les ETF CAC40 et Europe en 2025.
Précautions et risques: liquidité, frais, greenwashing… que vérifier absolument ?
Malgré leur fort attrait médiatique, les ETF « Profit Durable » ne sont pas exempts de risques: un examen rigoureux reste incontournable avant d’y placer son capital.
- Frais de gestion: surveillez les frais, qui peuvent être majorés pour intégrer le mécanisme de partage des profits et la gestion ESG (souvent entre 0,25 % et 0,40 % pour Amundi/BNP Paribas, source: investissements-faciles.com). Comparez toujours avec les ETF classiques, parfois à moins de 0,20 % de frais.
- Liquidité et taille: les nouveaux ETF sont parfois faiblement échangés à leurs débuts. Vérifiez les volumes quotidiens sur Euronext (liste Euronext), facteur crucial pour limiter le risque de spread lors des achats/ventes, notamment dans une enveloppe type CTO.
- Greenwashing et qualité du label ESG: la multiplication des filtres « verts » ne garantit pas l’absence de compromis. Examinez la méthodologie d’exclusion sectorielle et demandez-vous si les critères vont au-delà de la simple exclusion du charbon ou du pétrole. Les ETF à gestion active offrent parfois plus d’exigence, mais aussi plus d’opacité dans la sélection.
- Volatilité de marché: portez attention à l’exposition géographique, sectorielle et à la répartition. Une orientation trop pointue (tech, énergie verte) expose à plus de volatilité que les indices ESG généralistes.
Avant de franchir le pas, posez-vous: le produit est-il assez liquide, transparent dans la gestion, et les frais sont-ils justifiés pour votre stratégie d’investissement en bourse?
Poursuivez la réflexion sur les tendances ETF et les meilleures pratiques dans notre dossier sur ETF sectoriels et smart beta.
Conclusion – Un nouvel outil à surveiller ?
La montée en puissance des ETF « Profit Durable » marque-t-elle le début d’une nouvelle ère sur Euronext? Pour les investisseurs désireux de concilier rendement, responsabilité et simplicité de gestion, ces solutions présentent de solides arguments. Le modèle de profit-sharing ajoute une dimension rarement vue dans l’univers de l’investissement en bourse, facilitant un impact réel tout en valorisant le capital sur la durée.
Faut-il se précipiter? Une dose de prudence reste de mise: attendez les premiers retours de performance, surveillez l’évolution de la liquidité et la clarté du reporting extra-financier. Pour ceux qui cherchent à renforcer la dimension ESG de leur portefeuille, intégrer progressivement un ou deux ETF « profit durable » peut se justifier. En revanche, le cœur du portefeuille doit rester axé sur la diversification et les frais maîtrisés.
Les prochains mois seront décisifs: l’arrivée de nouveaux acteurs, la consolidation des gammes (Amundi, BNP Paribas…), et l’évolution réglementaire joueront un rôle central. Restez attentif aux tendances: notre équipe analysera d’ici la fin de l’année les impacts de ces fonds sur la construction de portefeuilles, et les comparerons aux solutions ETF CAC40 physiques et synthétiques.
En somme: une révolution à surveiller, un outil digne d’intérêt, et – surtout – une nouvelle preuve de la vitalité de l’investissement en bourse en 2025.